REFLEXION BUJINKAN

Les réflexions d'un Shidoshi

Bouger le corps dans sa globalité

6 Commentaires

Souvent, je répète à mes élèves de bouger leurs corps dans sa globalité, comme si c’était un ensemble indissociable.

Je vais essayer par cet article d’expliquer mon point de vue à ce sujet, ce qui ne va pas être un exercice facile. Expliquer, démontrer à mes élèves par la pratique est beaucoup plus simple que de le coucher par écrit.

L’un des principaux défauts des débutants et de totalement dissocié leurs corps. Ils bougent les membres inférieurs, le bassin ou les membres supérieurs de façon totalement indépendante et non coordonnées. Ce qui fait que souvent les techniques ne sont pas aussi efficaces qu’elles devraient l’être, voir sont totalement inefficaces.

Il est important dans notre pratique, de comprendre que le mouvement est global, la plupart du temps en tout cas (peut-être est-ce, en partie, un héritage des armures du Samouraï).

Lorsque l’on bouge sur une technique, le corps doit bouger naturellement, sans avoir d’effets négatifs sur l’équilibre.

Pour schématiser : si je décide de reculer l’épaule droite, je dois reculer mon pied droit (j’aime particulièrement cette image).

Pour comprendre, on pourrait dire, que ce qui créé le mouvement se sont les hanches. Que la colonne vertébrale en restant bien droite et dans son axe fait suivre les épaules. Et que les jambes suivent elles aussi le mouvement des hanches.

Tous les segments du corps (membres inférieurs, supérieur et tronc) doivent bouger ensemble et d’un seul bloc. En tout cas, lors de l’exécution d’une technique mémoriser et comprise.

Les pratiquants n’ayant pas encore acquis ce type de mouvement, ont des tendances à oublier de bouger le bassin ou à laisser un bras trop à l’arrière par rapport à leur épaule (par exemple sur les apprentissages des clés/torsions des Kihon Happo ou les projections).

Reculer dans la globalité du corps sur une saisie à une main, permet de tendre davantage le bras de Uke afin de le faire lâcher, en ayant un léger relâchement au bout de ses doigts.

Les avantages de bouger dans un mouvement du corps global peuvent être :

  • la stabilité structurelle (donc l’équilibre du corps en général)
  • la puissance cinétique (en utilisant le poids du corps en totalité)
  • l’allonge du coup qui est plus longue
  • moins de risque de blessures
  • moins de sollicitation de la colonne vertébrale
  • moins de mouvements parasites
  • etc…

Pour exécuter un bon mouvement global, il faut :

  • bouger tout le corps en même temps (un bras seul, n’a pas beaucoup de force)
  • garder toujours la colonne vertébrale droite (pas de rotation, de flexion ou d’extension)
  • jouer sur les différentes altitudes via le centre de gravité (monter, descente du corps)
  • avoir le centre de gravité bien au centre des points d’appuis (équilibre)
  • etc…

Ce principe de déplacement me semble suffisamment important pour nécessité un tel article. Même si en l’état, il est incomplet (j’en suis conscient). Son but est de pousser à la réflexion et de figé les choses à un moment T.

Si vous voulez compléter, donner votre point de vue, n’hésitez pas…

Cédric VARESANO
Shidoshi-hô du Bujinkan Budô Taijutsu

Auteur : Cédric alias "Grizzly"

Shidoshi (5° Dan) du Bujinkan

6 réflexions sur “Bouger le corps dans sa globalité

  1. Par le passé, 80% de la population était rurale.
    Elle avait donc au moins un jardin potager et le cultivait.
    Il n’existait pas de congélateur, de surgelés ni de camions de fruits et légumes venant d’Espagne.
    Donc toute personne savait que pour manier la pelle bèche, la fourche, la binette, le rateau, et la pioche, il fallait utiliser l’intégralité de son corps ( ne serait-ce que par économie d’énergie ) dans chaque mouvement.
    C’est la spécialisation du travail à la chaîne( usine ) et le travail assis ( intellectuel ) qui a déjà bien scindé le corps en plusieurs parties mécaniquement utilisables.
     » bouger leurs corps dans sa globalité, comme si c’était un ensemble indissociable » est une évidence que bon nombre de geek ont oubliée.
    Le retour à la nature, aux camps de vacances, à la mer, aux jeux de plage, sont nécessaires pour revenir à l’essentiel du corps.
    C’était le but des jeux essouflant durant les  » récréations  » scolaires.
    Retourner à l’intégralité du corps en déconnectant l’intellect.
    Maintenant, les gosses sont assis et jouent avec leur téléphone portable.
    Quelle chute !
    Quelle misère!

  2. J’abonde dans le sens de M. Bordas: bouger le corps dans sa globalité est un mouvement naturel. La meilleure façon de l’apprendre… est de bouger, tout simplement! La pratique d’une activité physique en dehors des heures d’entraînement au dojo est un excellent complément à l’apprentissage du Taijutsu. Marcher, courir, nager, faire du vélo, sont tous des moyens de développer la coordination et mène à l’efficacité dans le mouvement.

  3. Bon article comme d,hab! Apprendre à bien prononcé est une évidence en langage parlé autant qu’avec le langage du corps. Les asiatique,au travers leur cérémonial ont toujours garde cela à l’esprit (cérémonie du thé, etc).

  4. Merci pour ce rappel. On peut voir là une différence entre le martial et le yoga puisqu’en hatha yoga on apprend la maîtrise de son corps par le l’isolation/dissociation de ses parties

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